#IDE2 Les expositions du mois de mars
Art vénitien et impressionniste, photographies LGBTQIA+, sculptures hybrides ou encore des pièces de mode tout droit sorties du film "Le Cinquième Elément", le mois de mars est riche en expositions !
Bonjour !
Ce deuxième billet de mes déambulations dans les musées regroupe des expositions de plusieurs genres, j’espère que cela vous donnera envie d’aller les visiter 🙂
J’ai fait beaucoup de sorties et j’ajuste encore la longueur de chaque post, qui ont tendance à devenir rapidement assez long. Pour mieux cerner les préférences des uns et des autres, je vous soumets un petit sondage :
Sans plus attendre, je vous laisse naviguer dans le sommaire. Si jamais vous êtes un peu pressés, le premier compte-rendu concerne deux expositions aujourd’hui terminées. Sinon, je ne présente que des expos qui viennent d’ouvrir.
Bonne lecture !
Sommaire 👇🏻
#Artcontemporain #Photographie En bref : « Hyperréalisme, ceci n’est pas un corps », musée Maillol ; « Les tribulations d’Erwin Blumenfeld », musée d’art et d’histoire du Judaïsme ;
#Peinture #Renaissance « Giovanni Bellini, influences croisées », musée Jacquemart-André ;
#Mode « 1997, fashion Big Bang », Palais Galliera ;
#Peinture #Moderne « Néo-romantiques, un moment oublié de l’art moderne 1926-1972 », musée Marmottan-Monet ;
#Peinture #Impressionnisme « Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur », musée du Luxembourg ;
#Photographie #LGBTQIA+ « Zanele Muholi », Maison européenne de la photographie ;
#Sculpture #ArtModerne « Germaine Richier », Centre Pompidou
Mars 2023
En bref : « Hyperréalisme, ceci n’est pas un corps », musée Maillol, le 1er mars à 16h30 ; « Les tribulations d’Erwin Blumenfeld », musée d’art et d’histoire du Judaïsme, le 5 mars à 16h
La première exposition intitulée « Hyperréalisme, ceci n’est pas un corps » au musée Maillol, était divisée en six sections et entendait rendre compte des différentes pratiques artistiques liées à l’hyperréalisme dans le domaine de la sculpture. Les artistes internationaux présentés ont tous et toutes des approches et techniques qui leur sont propres en explorant la représentation de la figure humaine, peut-être la plus difficile et la plus troublante. Bien qu’accompagnés d’artifices divers, animaux, mobilier et décor, les sculptures représentaient toutes des femmes, des hommes, des enfants ou des animaux sous des perspectives réalistes ou fantastiques. C’était le cas de : l’homme mi-humain mi-végétal, dont la silhouette est découpée en rondins de bois (Fabien Merelle) ; l’homme surdimensionné (Zharko Basheski) ; ou encore un être mi-humain mi-animal (Patricia Piccinini). Il était difficile de rester indifférent face à ces œuvres : dégoût, rejet et fascination se côtoient et les silhouettes immobiles se mêlent à la masse des visiteurs, se fondant dans le paysage et prennent vie. L’exposition s’imbrique dans la collection permanente dédiée au sculpteur Aristide Maillol, qui a dédié sa vie à la sculpture de nus féminins. Le parcours permanent est marqué par l’absence de contexte vis-à-vis de la vie du sculpteur et notamment de son principal modèle Dina Vierny, qui a posé pour l’artiste durant une décennie. Mais nous n’apprenons rien sur cette femme, ne serait-ce qu’elle a posé nue durant une dizaine d’année, un énième exemple où la femme est relayée au second plan, c’est vraiment dommage !
La rétrospective dédiée à Erwin Blumenfeld au musée d’art et d’histoire du Judaïsme regroupait plus de 180 tirages de l’artiste, datant essentiellement d’une période d’expérimentation intense. « Les tribulations d’Erwin Blumenfeld », retrace l’errance qu’à connu l’artiste allemand, immigré aux Pays-Bas, puis en France pendant un temps dans les camps de concentration puis finalement les Etats-Unis où sa carrière a prospéré en travaillant pour les grands magazines de l’époque (Harper’s Bazaar, Vogue entres autres). A ses débuts, il expérimente avec plusieurs techniques dont la solarisation, la surimpression en jouant avec les jeux d’optique et de lumière. Ces techniques, mises à l’épreuve avec des modèles exclusivement féminins, deviendront sa marque de fabrique. Il fera de nombreuses références à l’histoire de l’art au cours de sa carrière, en imitant des sculptures de l’art antique ou bien les poses et l’esthétique de la Renaissance. Un étage de l’exposition était dédié aux œuvres réalisées au moment de la déclaration de la Seconde Guerre mondiale où l’on voit la sidération profonde de Blumenfeld. La figure d’Hitler et du Minotaure reviendront à plusieurs reprises en travaillant la surimpression. Grâce à cette exposition on découvre les étapes et l’ensemble du travail préparatoire qui permettent de mieux comprendre la technique du photographe. En effet, la quasi-totalité des œuvres sont des expérimentations, ne laissant que peu de place aux œuvres qui le feront accéder à une notoriété internationale, avec les couvertures pour Vogue ou Harper’s Bazaar.
Expositions terminées le 5 mars.
« Giovanni Bellini, influences croisées », musée Jacquemart-André, le 6 mars à 15h30
Le musée Jacquemart-André, logé dans un très bel hôtel particulier dans le 8e arrondissement, dispose d’une collection permanente riche dont : une collection de peinture et de mobilier italien ; du mobilier datant du 19e siècle et même quelques pièces égyptiennes. L’exposition venant d’être inaugurée, « Giovanni Bellini, influences croisées », est divisée en 8 salles et explore les influences qui ont marquées le peintre, aujourd’hui peu connu du grand public. Giovanni Bellini étudie la peinture dans l’atelier de son père, ses débuts sont balbutiants il copie les œuvres de son père et de son frère aîné. Sa sœur Nicolosia épouse le célèbre peintre Andrea Mantegna, qui aura une grande influence sur Bellini. Ce dernier s’inspire également des artistes flamands, dont les œuvres circulent fiévreusement dans la péninsule vénitienne à cette époque, et tout particulièrement de leur technique : la peinture à l’huile. Le Titien et Giorgione ont été des élèves de Bellini, exerçant une influence sur leur maître dont le style évolue d’un style fidèle de l’art byzantin, proche de la mosaïque, pour laisser progressivement place à un usage plus diffus de la peinture, comme le sfumato de Léonard de Vinci.
Le récit de l’exposition tend essentiellement à présenter Giovanni Bellini comme un mime, qui fait évoluer ses œuvres sous l’influence de ses contemporains. On parle de copie à plusieurs reprises, tant les réalisations de Bellini sont quasi-identiques à celles de ses compères. Ce discours me contrarie un peu, dans l’histoire de l’art, tout n’est que référence à une autre époque en s’inspirant des œuvres du passé ou de ses contemporains. Le fait de présenter un artiste comme quelqu’un ayant finalement assez peu d’imagination et qui doit son art à des inspirations externes, ne lui rend pas entièrement justice. Le choix de cet angle entend dépeindre ainsi une société en pleine effervescence artistique et culturelle – ce que représente la Renaissance finalement – mais le propos n’est pas articulé de cette manière. L’artiste ne serait que le réceptacle des influences de son temps, sans originalité, ce qui le présente en défaut.
Quoi qu’il en soit, « Giovanni Bellini, influences croisées » est à destination d’un public appréciant les représentations exclusivement bibliques, l’artiste a peint par exemple un certain nombre de toiles dédiées à la vierge et l’enfant ainsi que d’autres épisodes tirés de la Bible. Si cela ne vous intéresse pas, passez votre chemin !
L’exposition se termine le 17 juillet 2023 et en période d’exposition, il y a nocturne les lundis jusqu’à 20h30. Découvrez aussi le musée et ses collections permanentes autrement : en participant à un escape game disponible jusqu'au 25 juillet 2023.
Tarif plein : 17€ / Tarif réduit : 13€ / Tarif jeune : 10€
« 1997, fashion Big Bang », Palais Galliera, le 9 mars à 15h30
La nouvelle exposition temporaire du Palais Galliera est dédiée à plusieurs défilés de l’année 1997, considérée comme particulièrement originale dans l’histoire de la mode. Le parcours de « 1997, fashion Big Bang » réunit plus de 50 silhouettes et présente 38 dates clés autour d’une scénographie très réussie et d’un parcours chronologique.
L’exposition s’articule autour de quatre sections : les collections haute couture et prêt-à-porter printemps-été de l’année 1997 ; la collection automne-hiver haute couture ; le défilé printemps-été prêt-à-porter de 1998. De part et d’autre de l’exposition, on retrouve des espaces historiques, dédiés à fournir un contexte au propos de l’exposition, en ancrant l’univers parfois opaque de la mode au cœur d’une société en plein mouvement (nouvelles technologies, fin du millénaire etc.). Ces parenthèses, très intéressantes mais légèrement sous-développées à mon goût, présentent par exemple un authentique iMac, une paire de Reebok ou encore le fameux sac « Baguette » de la marque Fendi, très recherché aujourd’hui et imité dans le monde entier depuis sa création. Le look « heroin chic » (caractérisé par l'androgynie, une peau pâle, des cernes sous les yeux, un rouge à lèvres rouge foncé et une structure osseuse angulaire) et ses effets dévastateurs sont brièvement exposés. C’est d’ailleurs une mode qui revient aujourd’hui malheureusement et indiquer cela aurait été un complément intéressant. Outre ces passages historiques, mentionnant aussi le décès de Lady Diana ou Gianni Versace, de belles pièces de haute couture ainsi que des créations iconiques sont exposées. Il y a par exemple, les costumes réalisés par Jean-Paul Gaultier pour le film « Le Cinquième Élément» ou plus anecdotiquement, les tenues dessinées pour le pape et le clergé par Jean-Charles de Castelbajac pour les Journées mondiales de la jeunesse.
Cette exposition passionnera les adeptes du milieu de la mode, pour qui les personnalités et les collections présentées sont familières. Personnellement, je trouve que les textes sont un peu surchargés ; avec l’accumulation de beaucoup de dates ainsi que les nombreuses nouvelles nominations à la direction des maisons de haute couture… ce sont des informations que les visiteurs ne retiendront pas, je pense.
Bon à savoir : un second parcours des collections ouvrira au mois de juin. Cela sera l'occasion de découvrir la mode du XVIIIe siècle à nos jours, à travers une thématique consacrée au corps en mouvement. En écho aux Jeux Olympiques qui se tiendront en 2024, le lien entre mode et sport fera l'objet d’un second accrochage.
L’exposition se termine le 16 juillet 2023, nocturnes les jeudis et vendredis jusqu’à 21h.
Tarif plein : 15€ / Tarif réduit et jeune : 13€
« Néo-romantiques, un moment oublié de l’art moderne 1926-1972 », musée Marmottan-Monet, le 9 mars à 17h
Une centaine d’œuvres sont exposées au musée Marmottant-Monet pour présenter le néo-romantisme, un mouvement assez marginal au sein du monde artistique. Ses adeptes entendent remettre en cause l’abstraction en préférant un retour à la figuration alors que le cubisme et le surréalisme, pour ne citer qu’eux, abondent le marché de l’art après la Première Guerre mondiale.
L’exposition rassemble un certain nombre de portraits, des scènes de vie où la figure humaine demeure le sujet principal. Bien que le néo-romantisme prône la figuration, quelques œuvres plus expérimentales et « fantasques » sont exposées et questionnent les formes, les textures et les couleurs. Par exemple, l’œuvre de Pavel Tchelitchew intitulée « Interior Landscape » témoigne d’une recherche sur la représentations de la figure humaine assez unique pour cette époque. L’ensemble de l’exposition, largement plus conventionnelle, présente très peu de femmes. Un pans de mur est consacré à Thérèse Debains, avec un total de cinq œuvres alors que ses contemporains masculins bénéficient de murs entiers voir de salles entières. Peut-être que l’œuvre de cette artiste est méconnue et absente des collections, ce qui est fort probable tant la création d’artistes femmes a été occultée et dans ce cas, le discours de l’exposition se doit de le justifier et d'expliciter. Faute de cela, on a l’impression que l’exposition ne donne pas autant de valeur aux femmes de cette époque et c’est bien dommage. Les femmes, souvent présentées par les médiateurs comme des individus impliqués uniquement dans des triangles amoureux avec les artistes masculins présentés, contribue à créer ce sentiment d’illégitimité des femmes dans le monde de l’art. Ce ressenti n’a été qu’aggravé lorsque Léonor Fini – une artiste à la vie particulièrement mouvementée – se voit refuser un texte de présentation alors que deux de ses œuvres sont pourtant exposées.
Le parcours de l’exposition se construit autour des figures présentées et se clôt précipitamment sur la thématique du voyage et du théâtre. Cette fin d’exposition m’a vraiment beaucoup étonnée, de par la rupture de la logique du parcours instauré dès le départ. En fait, on pourrait penser que cette exposition n’est que la première partie de « Néo-romantiques, un moment oublié de l’art moderne 1926-1972 », car elle expose les œuvres de la première moitié du XXe siècle. Mais aucune œuvre datant d’après les années 1950 n’est présentée, ce qui est assez curieux au vu du titre donné à l’exposition.
Vous l’aurez compris, j’étais très curieuse de faire cette exposition mais j’ai été laissé sur ma faim ! L’exposition se termine le 18 juin 2023, nocturnes les jeudis jusqu’à 21h.
Tarif plein : 14,50€ / Tarif réduit et jeune : 10€
« Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur », musée du Luxembourg, le 21 mars à 11h45
C’est une exposition qui présente le frère aîné de Claude Monet, Léon, qui se spécialise dans la chimie et rejoint le milieu industriel, spécialisé dans le textile. Il est également collectionneur. Il affectionne les œuvres de ses contemporains, dont celles de son frère mais aussi de Pissarro, Renoir, Sisley, par exemple.
La première partie de l’exposition se concentre avant tout sur la famille Monet et la jeunesse des deux frères. On découvre des caricatures et un carnet de dessins ayant appartenu à Claude ainsi qu’une importante série de portraits familiaux. La fin de cette partie est marquée par le portrait de Léon réalisé par Claude en 1874, exposé pour la première fois lors cette exposition. La deuxième partie de l’exposition est dédiée à la collection de Léon, présentée à travers des peintures de bords de mer, de Rouen et de diverses vues impressionnistes. Bien que les œuvres de plusieurs peintres de l’époque soient exposées, c’est avant tout Claude qui est mis en valeur, l’exposition se clôturant sur l’une de ses vues de la cathédrale de Rouen ainsi que ses peintures quasi-abstraites réalisées à Giverny à la fin de sa vie.
C’est avant tout un récit familial, ce qui justifie la présence de Claude parmi les œuvres présentées, mais l’exposition peine à mettre en valeur l’activité de Léon. Pourtant, son activité est intéressante, il est directeur de l’usine suisse Geigy & Co, spécialisée dans la fabrication de colorants synthétiques et dans l’impression de cotons et de teintures. Une petite partie de l’exposition aborde ce domaine mais sans parvenir à expliquer de manière intéressante la création de ces matériaux et couleurs, ce qui est bien dommage.
L’exposition nous présente soit Léon à travers Claude soit Claude à travers Léon, je ne suis pas sûre et bien qu’elle présente plusieurs belles pièces impressionnistes, je vous recommande d’aller plutôt au musée d’Orsay qui conserve la plus grande collection de peintures impressionnistes ! Le tout pour 50 centimes de plus (prix d’entrée musée du Luxembourg : 15,50€ - musée d’Orsay : 16€).
L’exposition se termine le 16 juillet, nocturnes les lundis jusqu’à 22h.
Tarif plein : 15,50€ / Tarif réduit et jeune : 11,50€
« Zanele Muholi », Maison européenne de la photographie, le 22 mars à 16h30
C’est la première rétrospective en France dédiée à Zanele Muholi, qui documente la vie des personnes LGBTQIA+ dans la communauté noire d’Afrique du Sud. Il s’agit de plus de 200 photographies datant des années 2000 à aujourd’hui, dévoilant les multiples facettes de sa carrière.
Muholi s’intéresse aux individus, à leur intimité, leur sensibilité et leur force. L’exposition présente presque exclusivement des portraits, certains pris sur le vif, d’autres très esthétiques et travaillés. L’artiste se définit avant tout comme un.e photographe de la rue privilégiant la spontanéité. Mais son engagement pour la communauté queer et plus spécialement à la communauté lesbienne, à laquelle iel appartient, l’on poussé.e à documenter les conditions de vue de ces personnes en Afrique du Sud. D’ailleurs, l‘intégralité des textes de l’exposition utilise le langage inclusif car Muholi, en tant que non-binaire, souhaite être présenté.e par l’emploi des pronoms iel. Iel crée le « FEW » (Forum for the Empowerment of Women) pour que les femmes queer puissent se réunir et s’entraider dans un « safe space » où sororité et respect règnent. Iel travaille également sur une grande série de portraits intitulée « Faces and Phases » composée de plus de 500 portraits. Ce travail tend à rendre les personnes queer visibles telles qu’elles sont, une manière de revendiquer leur genre et leur sexualité. Une autre série, « Somyama Vgonyama », représente les violences systémiques des cadres sociaux imposées aux femmes noires grâce à des portraits, très esthétiques, où des femmes sont coiffées avec des objets du quotidien (pinces à linge, brosses à cheveux etc).
Muholi représente les corps tels qu’ils sont, sans artifices : comme dans l’image d’un couple s’enlaçant ; une femme debout avec une serviette hygiénique ensanglantée entre les jambes ; les marques d’une cicatrice sur la cuisse d’une survivante d’un crime de haine. L’exposition diffuse aussi une série d’interviews, où des personnes queer parlent de leur parcours et de leur rapport à leur identité et à leur sexualité dans un monde complètement hostile à leur présence. Muholi met en lumière la difficulté pour les personnes trans de pouvoir vivre sans la crainte d’être victime d’un crime de haine ou pire, en représentant leur vulnérabilité à travers des témoignages saisissants. En bref, c’est une très belle exposition pour qui ces questions sont importantes. J’ai été ravie de découvrir le travail de cette artiste, qui prouve une fois de plus, qu’être queer c’est vivre dans un danger permanent dans certaines parties du monde. Je recommande chaudement cette expo, elle est visible jusqu’au 21 mai !
Nocturnes les jeudis jusqu’à 22h.
Tarif plein : 13€ / Tarif réduit (étudiant, demandeur d’emploi, -30 ans) : 8€
« Germaine Richier », Centre Pompidou, le 22 mars à 18h30
C’est une exposition de grande envergure, qui recouvre de manière globale le travail sculptural de Richier, dont le style évolue nettement au cours de sa carrière.
D’abord élève de Rodin puis de Bourdelle, le style de ses sculptures figuratives des années 1920-1930 va progressivement glisser vers une hybridation entre le végétal et l’animal. On découvre d’abord son travail de la figure humaine, dont plusieurs nus et bustes, puis des hybridations mi-humaines mi-animales assez étonnantes. Richier transforme l’homme en insecte en déformant la figure et elle traduit ça par des empâtements de plâtre, des crevasses dans les formes ou dans l’allongement des membres. Son travail questionne profondément la matière dont sont faites les sculptures. Le glissement du figuratif vers le fantastique se poursuit avec des sculptures aux thèmes mythologiques (ogre, hydre, pentacle, etc.) voire sacrés avec la croix du Christ. Les œuvres prennent de nouvelles formes toujours plus abstraites. Le point culminant de l’exposition se situe en fin de parcours avec « l’Échiquier », dont les principales figurines, très conceptuelles, ont été peintes par l’artiste qui, à la fin de sa vie, s’intéresse aux couleurs et aux cristaux intégrés aux œuvres.
L’exposition est vaste, il y a évidemment beaucoup de sculptures dont une partie est plutôt abstraite, mais il y a aussi des dessins préparatoires et autres esquisses, ainsi que des illustrations que l’artiste a produites pour des livres. Si la sculpture vous intéresse et plus particulièrement la sculpture moderne, l’exposition devrait vous plaire.
L’exposition se termine le 12 juin, nocturnes les jeudis jusqu’à 23h.
Tarif plein : 17€ / Tarif réduit : 14€
Après ce panorama d’expositions très différentes, je vous dis à dans deux semaines avec un inventaire d’expositions très prometteuses dont Sarah Bernhardt au Petit Palais, Matisse au musée de l’Orangerie ou encore les expositions du Quais Branly.
Si vous avez lu jusqu’ici, n’hésitez pas à partager et liker le post 🙂
Merci et à bientôt !