#IDE10 Cinquante expositions en six mois !
Pour ce dixième post, des expos pour tous les goûts : photographie, art médiéval, joaillerie et culture queer.
Bonjour ! 👋🏻
J’ai fait le calcul de toutes les expositions que j’ai faite depuis le début d’année : j’en suis à ma cinquantième, ça se fête un peu non ?
Ce chiffre est assez impressionnant, je n’ai pas l’impression de sortir au musée tellement que ça, comme quoi, les chiffres parlent mieux que la mémoire. Difficile de dire quelle exposition m’a le plus marquée. Je me souviens de la MEP avec Zanele Muholi, du musée d’art Moderne avec Anna-Eva Bergman, de la maison de la culture du Japon avec Ken Domon ou encore la BNF Richelieu avec Degas et ses estampes. Faire toutes ces expositions m’a permis de découvrir de nouveaux lieux, de nouveaux artistes toutes disciplines confondues et d’étudier d’un peu plus près les discours des institutions. J’espère que cette newsletter vous plaît car je prends beaucoup de plaisir à m’en occuper :)
A partir de fin juillet, je pense que le rythme de la newsletter va diminuer légèrement. Moins d’expositions sont inaugurées à cette période de l’année, mais je compte bien visiter celles que je n’ai pas encore eu l’occasion de faire !
Bref, ci-dessous les expositions du mois de juillet et bonne lecture 👇🏻
Sommaire :
#Photographie : “Rineke Dijkstra - I see you”, “Maya Rochat, Poetry of the Earth”, “Rosa Joly - Auf dem Zahnfleisch”, “Rachel Fleminger Hudson”, MEP, le 6 juillet ;
#Histoire #Médiéval : “Trésors médiévaux du Victoria and Albert Museum, quand les Anglais parlent français”, Hôtel de la Marine, le 7 juillet ;
#Art #Joaillerie : “Un art nouveau. Métamorphoses du bijou 1880-1914 ”, Ecole des Arts Joailliers, le 10 juillet ;
#Société #LGBTQIA+ : “ Over the rainbow. De l’autre côté des luttes ”, Centre Pompidou, le 13 juillet.
“Rineke Dijkstra - I see you”, “Maya Rochat, Poetry of the Earth”, “Rosa Joly - Auf dem Zahnfleisch”, “Rachel Fleminger Hudson”, MEP, le 6 juillet à 17h45, fin à 19h15.
Quatre artistes présentent actuellement leur travaux à la Maison Européenne de la Photographie. Leur style, leur expression et leur originalité les démarquent les unes des autres. Ces parcours d’exposition investissent tous les espaces de la MEP, alliant contemplation et immersion pour certaines œuvres.
L’exposition des réalisations Rineke Dijkstra mettent en valeur son œuvre cinématographique, grâce à plusieurs projections réalisées sous sa direction. L’enfance est au cœur de son travail : elle documente la progression de jeunes danseuses ; la réaction d’enfants face à un tableau de Picasso ou encore le long et pénible apprentissage d’une chorégraphie d’une danseuse, qui répète inlassablement ses gestes et ses sourires un peu figés. Plusieurs projections marquent ainsi le parcours de l’exposition, elles sont plutôt longues (environ une dizaine de minutes pour les plus courtes !), ce qui peut prolonger le temps de visite assez drastiquement. Le contenu de l’exposition ne m’a pas tellement intéressée, je ne suis pas très sensible aux projections de manière générale et ici, la durée de chaque film n’a pas amélioré mon ressenti. Les œuvres de Maya Rochat m’ont au contraire beaucoup plu, exposées à la suite du parcours de Rineke Dijkstra. Comment résumer son travail ? Maya Rochat façonne la couleur et la lumière de manière tout à fait intéressante, en mixant les méthodes : photographie, superposition, transparence, textures et luminosité. C’est à l’aide de caissons lumineux que l’artiste donne une nouvelle dimension à ces œuvres. Elles nous invitent à nous déplacer pour les observer sous divers angles, les couleurs changeantes selon les points de vue. Une salle de projection qui se veut immersive (coussins au sol, moquette aux couleurs des films projetés), expose des films entre nature et culture, accompagnés de bandes sons qui rappellent un peu l’univers psychédélique des années 1970. C’est le cœur du travail de Rochat, unir l’art et la nature, grâce à des expérimentations hautes en couleurs. Enfin, les deux dernières expositions, réunies en une salle (le Studio), présentent des images du quotidien, des portraits et des scènes de vie. L’accrochage est réduit et rapide à appréhender.
Comme toujours, la MEP, une institution ouverte aux questions de société (avec par exemple l’ajout de l’écriture inclusive dans les textes d’exposition), propose des expositions très variées et met en avant la création de femmes photographes.
Nocturnes les jeudis jusqu’à 22h. Les expositions se terminent le 1er octobre sauf Rosa Joly qui s’est terminée le 16 juillet dernier.
Tarif plein : 13€ / Tarif réduit (étudiant, demandeur d’emploi, -30 ans) : 8€
MEP – Maison Européenne de la Photographie, 5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris
“Trésors médiévaux du Victoria and Albert Museum, quand les Anglais parlent français”, Hôtel de la Marine, le 7 juillet à 20h20 fin à 21h15.
C’est la première fois que je me rends à l’Hôtel de la Marine, un lieu qui rappelle l’opulence du château de Versailles, localisé place de la Concorde. L’espace d’exposition temporaire fait suite à un bref accrochage chronologique de sculpture et de bustes ainsi que des objets du quotidien à travers les âges. La salle temporaire est plutôt petite, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose si le propos est bien construit.
L’exposition met en avant environ 70 objets issus de l’époque médiévale conservés au Victoria and Albert Museum situé à Londres. Les pièces rassemblées sont des sculptures, des verres émaillés, des ivoires, des vitraux, des textiles, des céramiques, des manuscrits enluminés, de l’orfèvrerie ou encore des bijoux, émanant essentiellement de la sphère religieuse et aristocratique. On y apprend les différentes techniques de fabrication qui se sont transmises entre royaumes, où les influences artistiques convergent entre Europe et Asie. Ces objets ont également été supports d’échanges diplomatiques, révèlent les usages multiples des créations artistiques de l’époque médiévale. Les réseaux monastiques ont également été des leviers d’échanges, de manuscrits notamment, enrichissant les bibliothèques monastiques pour les fidèles et les hommes d’église. Les unions dynastiques entre royaumes ont permis l’émergence de flux intenses de marchandises, de personnes et d’idées, la créativité des artisans a été ainsi grandement sollicitée afin de définir le goût et le style des régents.
Cette petite exposition se fait le support d’un discours historique riche conjuguant art, religion et pouvoir royal. Si cette époque ne vous intéresse pas particulièrement ou si les objets religieux ne sont pas votre tasse de thé, passez votre chemin !
Nocturnes les vendredis jusqu’à 21h30. L’exposition se termine le 22 octobre.
Tarif plein : 13€ / Tarif réduit : 11€
Hôtel de la Marine, 2, Place de la Concorde, 75008 Paris
“Un art nouveau. Métamorphoses du bijou 1880-1914 ”, Ecole des Arts Joailliers, le 10 juillet à 18h, fin à 18h45.
L’école des Arts Joailliers propose, en partenariat avec Van Cleef and Arpels, un accrochage d’une centaine de pièces issues de collections patrimoniales et muséales. Le parcours est construit en trois salles, la première qui propose un focus thématique sans œuvre - ce qui m’a un peu perturbée honnêtement - suivie de deux salles d’exposition. Ce sont trois sections qui sont ainsi présentées : natures féériques, éclosions et abstractions.
Les œuvres témoignent de l’évolution de la technicité, allant du choix des matériaux ainsi que l’adoption d’un répertoire visuel conjuguant littérature et science. L’influence de l’Orient est mise en valeur chez les artistes romantiques, qui interprètent la nature et les choses comme des œuvres d’art. L’évolution de la technique est au service d’expérimentations fructueuses, les joailliers travaillant de nouvelles pierres et métaux, comme en témoignent des bijoux aux formes complexes et délicates à la fois. Les objets se font support de thématiques mêlant le bestiaire fantastique, les songes et cauchemars, les métamorphoses jusqu’à l’émergence d’une forme d’abstraction qui se détache de la représentation figurative. L’évolution de cet art est quelque chose qu’il n’est pas donné de voir souvent et les pièces sont d’une grande beauté, je vous recommande cette exposition gratuite qui plus est !
L’exposition se termine le 30 septembre.
Gratuite sur réservation (visite guidée).
Ecole des Arts Joailliers, 31 Rue Danielle Casanova, 75001 Paris
“ Over the rainbow. De l’autre côté des luttes ”, Centre Pompidou, le 13 juillet à 17h20 fin à 18h30.
L’exposition “Over the rainbow, de l’autre côté des luttes” est très riche, le parcours est découpé en dix thématiques à la croisée des genres et des identités entre le milieu du 20e siècle et aujourd’hui. Le discours est plutôt bien équilibré, conjuguant le portraits de personnes lesbiennes et gays sans favoriser l’un plus que l’autre. Une partie est spécifiquement dédiée à la trans-identité bien que cela ne soit pas à part égal avec le reste du contenu.
Une quantité de noms, d’ouvrages et de collectifs sont rassemblés pour cet accrochage, qui débute avec un portrait du Paris lesbos et de la socialiblité lesbienne des années folles vers 1920 et 1930. Cette culture, qui s’entend comme une alternative à la norme patriarcale, permet l’émergence de femmes comme Greta Garbo, Gertrude Stein, Marie Laurencin ou Natalie Cliffort Barney. On y découvre la publication de plusieurs ouvrages dont les poèmes amoureux de Laurencin ou encore le “Ladies Almanack” de Djuna Barnes. Cela permet d’entrevoir une forme d’idylle sapphique qui s’affirme ouvertement au coeur de cercles parisiens assez restreints malgré tout. Plus loin, les oeuvres très explicites de Jean Cocteau dont les dessins réalisés pour son ouvrage “Livre Blanc” entendent se mettre au service d’un plaidoyer pour l’affirmation de l’homosexualité à une époque où les personnes queers ont été violemment réprimées et pour qui la société a été particulièrement hostile. Une partie dédiée à la croisée des genres met en lumière des figures trans dont Michel Marie Poulain, qui a été la première célébrité trans en France ou encore Greta Wegner. Le Magic City, immortalisé par Man Ray, a été un haut lieu de la culture trans et un repère des Drag Queen de l’époque, comme en témoigne une série de clichés importants les représentant dont notamment la figure de “Barbette”. L’homosexualité souteraine, cachée, les cuir studies et l’imagerie queer est explorée à travers films, dessins et objets mettant en avant un nouvel art de vivre et de nouveau modes d’expression. La dernière partie de l’exposition est dédiée aux mouvances militantes, dont l’activisme féministe et lesbien et l’activisme anti-sida. Une place importante est dédiée à la presse militante, dont “Le torchon brûle”, le “menstruel” pas régulier créé à l'initiative de Monique Wittig en 1971 ou encore le “Sinister Wisdom” visant l’éducation sexuelle.
Bref, comme vous l’aurez compris, cette exposition présente des créations artistiques issus de plusieurs domaines de la création, mais elle présente aussi beaucoup d’archives et de documents des mouvements militants. L’histoire de la lutte LGBTQIA+ est ainsi recontextualisée, son histoire et son influence sur la culture queer d’aujourd’hui mise en valeur et explicitée. Je vous recommande cette expo !
L’exposition se termine le 13 novembre, nocturnes les jeudis jusqu’à 23h.
Tarif plein : 17€ / Tarif réduit : 14€
Centre Pompidou, Place Georges-Pompidou, 75004 Paris
Est-ce que l’une de ces expositions vous intéresse ? N’hésitez pas à me le dire en commentaire 🙂
A très vite, probablement au mois d’août pour un prochain billet 👋🏻 Bonnes vacances à ceux qui en prennent et courage pour les quelques valeureux qui vont bosser !
Expo "Over the rainbow" of course :) Arriverai-je à y emmener Eglantine ? Réponse au prochain épisode... xD
50 !! Pfiou, ça en fait des sorties au musée, j'admire, moi qui ai tant de flemme à me traîner en expo... hem. En tout cas celle à Pompidou à l'air super intéressante, faudrait que j'aille la voir, et celle à l'Ecole des Arts Joaillers aussi. Finalement, le plus dur c'est de choisir !